Le problème avec Stop covid

L’application Stop covid est la réponse technologique du gouvernement pour faire face à la pandémie de Coronavirus en France. Cette application va enregistrer les « contacts » proches que vous avez avec les passants lors de vos déplacements. Dans la pratique si deux personnes possèdent l’application Stop covid se croisent, leur proximité est enregistrée par l’application (15 minutes d’interactions à moins de deux mètres de distance). Par la suite si l’une des personnes tombe malade. La liste des personnes croisées au cours des 14 jours sera prévenue du risque de contagion.

Cependant, alors que la plupart des pays voisins se reposent sur les solutions mises en place par Apple et Google sur leurs systèmes d’exploitation, la France, elle, a fait le choix d’un protocole centralisé des données. La France, elle a préféré un traitement des données de manière centralisée.

Captures d’écran de l’application Stop covid

Il est à noter que l’application ne reposant pas sur les outils de fonctionnement mis à disposition par Apple, elle ne sera pas efficace si un utilisateur d’IPhone verrouille son smartphone. Apple bloque en effet l’utilisation du Bluetooth dans certaines conditions. Si la personne croisée a un IPhone verrouillé, elle ne sera pas enregistrée dans vos « contacts ».

Outre l’aspect protection des données, on peut douter de l’efficacité d’un tel procédé. En effet si une personne contamine une surface (lorsque celle-ci fait ses courses par exemple), elle pourrait en contaminer d’autres sans pour autant les croiser.

Selon la start-up Lunabee en charge du développement de l’application, celle-ci présente une certaine fiabilité de son procédé qui limitera l’enregistrement des contacts à 2 mètres de distance. Cependant, le Bluetooth n’est pas conçu pour analyser les distances, Cela devrait donc mener à quelques erreurs. D’autant plus que les ondes peuvent très bien être perturbées en fonction de l’environnement dans lequel elles évoluent.

Également, si une personne qui tombe malade a croisé 100 personnes dans sa journée, cela déclenchera 100 alertes différentes. Et ce même si elle n’en a contaminé aucune.

L’application « Made in France » est également un projet très opaque. Bien que le code source ait été publié, nous n’avons que très peu de détail sur le traitement des données étant donné que celles-ci sont traitées principalement sur des serveurs dont le fonctionnement reste secret.

Le gouvernement assure que les données collectées sont anonymisées et sécurisées. Cependant les français craignent un piratage ou une dés-anonymisation de leurs données. Bien que la CNIL ait donné son feu vert pour l’application, la confiance en ce projet est très faible. L’autorité a d’ailleurs appelé le gouvernement à la vigilance quant au traitement des données.

La CNIL souhaiterait d’ailleurs que les développeurs travaillent sur des protocoles alternatifs à ceux utilisés par cette application.

L’application n’est toutefois pas obligatoire. Le manque de confiance des Français vis à vis de l’application, ainsi que ses limites technologiques pourraient fortement freiner son adoption et ainsi sa réelle utilité. L’utilisation des outils mis à disposition par Apple et Google aurait peut être pu renforcer cette confiance.

Les délais de dé-confinement auront malheureusement poussé les acteurs de l’application à précipiter sa sortie et cela risque de se solder par un échec technologique.


Sources :

Phonandroid

CNET

Le Monde

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