Il est l’heure de quitter Facebook

Logo Facebook

Vous avez sans doute entendu parler de la plupart des scandales auxquels Facebook est lié. Attention tout de même certains des points détaillés ci-dessous ne concernent pas que les utilisateurs français et les pratiques varient en fonction de la juridiction des pays.


Depuis un moment vous songez à quitter le réseau social. Vous retrouverez ici quelques arguments pour vous aider à franchir le cap. Ces quelques informations vous feront sûrement froid dans le dos et vous feront réfléchir sur l’impact de ces entreprises sur nos vies.

Il est plus que temps de prendre conscience de leur pouvoir et du traitement abusif de nos données.


Voici une liste d’actions réalisées par le réseau social en toute impunité :

  • Ils créent de fausses recommandations pour des produits venant de vous pour vos amis (ou l’inverse) et vous n’en êtes pas notifiés. (Vous avez déjà sans doute vu des « posts » d’un produit avec une mention « X » amis aiment cette marque, or vos amis n’aiment peut être pas cette marque et ne la suivent pas forcément.).
  • Les boutons d’interaction Facebook sur l’ensemble des sites où ils sont implémentés permettent à Facebook d’analyser le contenu que vous lisez (ils alimentent ainsi votre profil comportemental, étudient votre temps passé sur les sites et les sujets qui vous intéressent).
  • Vos messages privés sont analysés au moins en partie et les liens envoyés également.
  • Facebook est un des leaders en terme de reconnaissance faciale et photographique. Ils suivent vos déplacement via les informations contenues dans les métadonnées de vos photos (date, emplacement gps)
  • Ils détiennent votre localisation en temps réel. Lorsque vous vous connectez, ils conservent l’emplacement de la connexion et si vous disposez de l’application sur votre smartphone, vous serez suivi continuellement.
  • Ils influent sur votre opinion via les publications mises en avant sur votre fil d’actualité. Par exemple s’ils détectent que vous soutenez telle organisation (politique par exemple), ils vous présenteront plus de contenu similaire, vous privant ainsi de votre libre arbitre tout en vous confortant dans vos idées.
  • Enfin avec l’immense quantité de données générées via vos interactions ils sont capables avec une extrême précision de déterminer un grand nombre de données sensibles sur votre personnalité (age, sexe, orientation sexuelle et opinions politiques), même si vous ne publiez rien. Quand vous publiez, ils en déduisent beaucoup plus. Puis ils le révèlent aux banques, aux compagnies d’assurances, aux gouvernements et évidemment, aux annonceurs (ces informations varient en fonction de la juridiction des pays).
  • Ils savent quelles personnes sont proches de vous (géographiquement) et vous proposent d’ajouter ces personnes à vos amis.

Je n’ai rien à cacher

Zuckerberg en Big Brother


Vous clamez que vous n’avez rien à cacher, la suite pourrait vous intéresser.

Pourtant, beaucoup de gens ne s’en inquiètent pas, estimant qu’ils n’ont rien à cacher. Pourquoi s’intéresseraient-ils à ma petite personne ? Pourquoi devrais-je m’inquiéter de cela alors que je ne fais rien de mal ?

Il y a une anecdote assez connue désormais :
Une adolescente enceinte a vu sa grossesse révélée au grand jour par le magasin Target, après que ce dernier ait analysé ses données d’achat (sacs à main plus grands, pilules contre le mal de tête, mouchoirs…) et a envoyé par erreur un message de félicitations par e-mail directement au père, qui n’était pas au courant.


Il arrive la même chose à vos données, qui sont révélées à n’importe quelle entreprise sans contrôle de votre part. Et cela se traduit par les différentes manières dont vos données peuvent révéler des choses vous concernant à des entités que vous ne souhaiteriez pas voir fouiner dans votre vie.
Nous renonçons à notre vie privée via des contrats que nous acceptons sans lire. Et cela est d’autant plus normal car ils ne sont pas écrits pour être lus (jargon spécialisé, termes techniques,…).


Extraits des « Conditions d’utilisation » de Facebook :


Vous nous donnez permission d’utiliser votre nom, image de votre profil, le contenu et les informations en lien avec des activités commerciales, soutiens sponsorisés et autres contenus (comme les marques que vous aimez), proposés ou mis en avant par nos soins. […]Par « information » nous voulons dire les données et autres informations qui vous concernent, ce qui inclut les faits et gestes des utilisateurs et des non-utilisateurs qui interagissent avec Facebook.


Comme vous pouvez le lire ci-dessus vos données sont collectées que vous soyez utilisateur ou non.

Le traitement ne se limite pas à votre personne, vos données sont combinées avec les données de vos amis pour faire un modèle encore plus précis. Cet ensemble permet de mieux vous cibler et de vous proposer des comportements similaires à ceux de vos amis qui partagent certains de vos centres d’intérêts.

Nous n’avons peut-être rien à cacher mais notre vie privée est un droit.

L’article 12 de la Déclaration des Droits de l’homme de l’ONU indique :


Nul ne sera l’objet d’immixtions arbitraires dans sa vie privée, sa famille, son domicile ou sa correspondance, ni d’atteintes à son honneur et à sa réputation.


Nous renonçons donc à ce droit fondamental en utilisant le réseau social.


Nouvelle anecdote :
Si vous admettez avoir commis quelque chose d’illégal, ou si vous avez simplement mentionné un soutien à une action politique, cela pourra être utilisé contre vous à l’avenir, tout particulièrement par un gouvernement étranger. Vous pouvez être arrêté simplement parce que vous étiez au mauvais endroit au mauvais moment. Lors d’un voyage aux États-Unis par exemple vous avez désormais l’obligation de fournir l’ensemble de vos identifiants de réseaux sociaux dans le cadre de la lutte anti terroriste.


Exemple : Un comédien New Yorkais a vu une équipe SWAT (un groupe d’intervention policière américaine) entrer dans son appartement après avoir envoyé une blague sur Facebook.

Les courtiers en données

Logo CIA


Pas besoin de parler d’une hypothétique surveillance gouvernementale ici. L’un des premiers investisseurs de Facebook, Greylock, a un conseil d’administration en lien avec la CIA via une entreprise appelée In-Q-Tel. Selon leur site web, ils « identifient les technologies de pointe pour aider la CIA et plus largement l’intelligence américaine à poursuivre leur mission ». Et si vous n’êtes toujours pas au courant, il a été mis à jour que les données de Facebook ont été collectées directement par le programme de surveillance de la NSA (PRISM).

Outre les organismes de surveillance, les entreprises de données marketing achètent et traitent vos données, pour les vendre encore et encore. C’est fait systématiquement et automatiquement. L’industrie de la donnée est florissante et a déjà des rouages très ancrés dans nos sociétés. Vos données sont vendues sur des places de marché et sont une activité extrêmement lucrative.

Dans quel pays envisagez-vous de partir en voyage ? Êtes-vous d’accord pour confier toutes ces informations sur vous aux forces de l’ordre de ce pays ? Parce que, sachez-le : elles les achètent.

Le contrôle de Facebook

Messenger


Le but principal de facebook est d’être l’intermédiaire de toutes les communications personnelles. Ce n’est pas pour rien si ils possèdent et rachètent les applications les plus utilisées sur Terre (Messenger, Whatsapp, Instagram). Via ces applications Facebook récolte l’ensemble de vos connaissances et contacts. Ils analysent les choses qui vous intéressent via les liens que vous partagez, les images que vous envoyez,…. Vous ne pouvez pas empêcher cette collecte contrairement à d’autres qui peuvent être limitées.

Facebook limite vos interactions avec vos proches. Lorsque vous suivez une personne sur le réseau social, vous ne verrez qu’une partie filtrée de ses publications. A travers son algorithme ciblant vos goûts, ils ne vous présenteront que les interactions susceptibles de vous plaire.

Aux États-Unis Facebook est accusé de bloquer certains contenus politiques qui ne vont pas dans leur sens. Certaines manifestations sur la vie privée ont ainsi été jugées interdites car inappropriées. Au contraire des publications racistes ou incitant à la haine pullulent sans aucune modération.

Cambridge Analytica

Facebook va jusqu’à laisser des organisations politiques bloquer vos communications. Il suffit de quelques personnes pour classer comme offensant un article d’actualité, et il sera supprimé du flux de tout le monde.
Ces travers ont ainsi laissé éclater des scandales tel celui de Cambridge Analytica qui a analysé les données d’utilisateurs du réseau social et leur a proposé un certain type de contenu afin de favoriser un des candidats à la maison blanche.

Tout cela confirme que c’est une mauvaise idée de compter sur Facebook pour communiquer avec des gens qui sont importants pour vous. Votre habitude d’utiliser Facebook implique que d’autres personnes doivent utiliser Facebook. C’est un cercle vicieux.

En fait, cela nuit à vos relations avec beaucoup de gens, parce que vous pensez que vous êtes en contact avec eux, mais vous ne l’êtes pas. Au mieux, vous êtes en contact avec une version filtrée de vos amis.

Le ghost-tracking

Vous pensez être plus malin en vous cachant derrière un pseudonyme. Si vous avez déjà utilisé la synchronisation des contacts Facebook, ou si vous avez déjà utilisé Facebook sur votre téléphone, alors Facebook a récupéré la totalité de votre liste de contacts. Les noms, les numéros de téléphone, les adresses, les adresses électroniques,…

Ces données servent à compléter leurs bases de données d’utilisateurs et de non-utilisateurs. ils créent ainsi des profils fantômes qu’ils enrichissent au fur et à mesure qu’ils parviennent à collecter des données privées. Les internautes qui utilisent Facebook s’en aperçoivent aussi quand ils publient une photo d’un ami qui n’est pas sur Facebook, et qu’elle se retrouve automatiquement taguée avec le nom de la personne. Facebook récupère les données de contact de nos téléphones ou d’autres sites affiliés et peut ainsi placer une tête sur son profil fantôme. Ils seront ensuite capables grâce à leur reconnaissance faciale de reconnaître une personne avec une fiabilité déconcertante.

Conférence Facebook

Ceux qui veulent ainsi protéger leur anonymat en ne s’inscrivant pas sur Facebook ont été « inscrits » de force par leurs contacts et Facebook connaît certaines de leurs habitudes grâce aux similitudes statistiques de leurs amis.
Facebook anticipe vos goûts et vend la possibilité à des publicitaires de vous cibler avant même que vous ne sachiez que tel produit sera susceptible de vous plaire.

Les abus du réseau social

Les suggestions de vos amis pour des pages ou des applications ne sont pas privées et partagées uniquement avec vos contacts mais également à des tiers, généralement les propriétaires de l’application en question.

Nouvelle anecdote sur les recommandations cette fois :
Vous avez sûrement déjà remarqué des publicités Facebook avec une recommandation de vos amis en dessous. Facebook donne aux annonceurs le droit d’utiliser vos recommandations, mais vous n’avez aucun contrôle dessus. Cela ne concerne pas uniquement vos mentions « j’aime » .

Exemple : Il y a des cas connus de végétariens qui recommandent McDonald’s, d’une femme mariée heureuse qui recommande des sites de rencontres,….


Cela peut évidemment porter préjudice dans le cas où votre nom pourrait apparaître dans une recommandation sur une organisation similaire à celle que vous supportez habituellement à ceci près que celle où vous êtes mentionné serait au cœur de scandales.

Les services bancaires

Mastercard


Récemment Facebook, comme la plupart des grands groupes technologiques, s’essaie aux services bancaires. Leur but est d’avoir toujours plus de contrôle sur vos habitudes commerciales. Certaines de vos données sont d’ailleurs partagées à des grands acteurs du secteur bancaire tel que MasterCard.

Cette collecte de données est irréversible. Les données sensibles collectées permettent de vous identifier en tout lieu. Même si vous supprimez votre compte Facebook, le réseau continuera de vous pister grâce aux échanges avec MasterCard. Ainsi tant que votre carte sera active Facebook connaîtra vos habitudes d’achats.

La collecte ne se limite désormais plus au simple site Facebook, elle est tentaculaire et s’articule autour de notre vie entière.
Facebook vous laisse néanmoins maître de votre destin vous pouvez les quitter à tout moment mais vous ne le faites pas car vous avez l’impression que vous allez rater un événement important annoncé par un de vos amis.

Dépendance à Facebook

Quitter Facebook :

  • Utilisez l’outil « Créer mon archive » de Facebook
  • Récupérez vos photos.
  • Supprimez l’ensemble de vos publications. Des outils permettent une automatisation de cette suppression mais attention à ne pas partager vos données avec un nouveau tiers.
  • Ensuite, supprimez toutes les applications sur lesquelles vous vous êtes inscrits via le réseau social. Si vous souhaitez continuer à les utiliser recréez vos comptes à l’aide d’une adresse e-mail.
  • Supprimez votre compte (ne le désactivez pas)
    Facebook pourra toujours vous pister avec un « compte fantôme », mais cela peut-être bloqué. Pour empêcher Facebook de surveiller vos actions sur internet, vous pouvez utiliser des extensions de navigateurs telles que Privacy Badger qui bloquera les requêtes vers Facebook. Sur votre smartphone utilisez un bloqueur de traqueurs comme Blokada.


Internet est un espace de liberté pas un centre de recherche de surveillance de masse. La plupart des gens ne vous croiront pas et baisseront les bras quand vous leur annoncerez ce que vous avez appris au long de cet article. Tout simplement parce que comme beaucoup ils sont devenus dépendants du réseau social. Vous devez déjà agir à votre niveau et aider les autres à comprendre. Le monde est rempli de gens qui disent «ça n’arrivera jamais», et quand cela finit par arriver, cela se change en «on ne peut rien y faire».


Sources :

eff.org informations sensibles dans les like

pnas.org informations sensibles dans les likes

forbes.com Facebook vend votre image

washingtonpost.com Ce que vos likes révèlent sur vous

wikipedia.org critiques à propos de Facebook

Stallman.org Facebook

Telegraph.co.uk Messenger et permissions

Hackread.com whatsapp

irishtimes.com Europe vs Facebook

Slate.com se connecter avec Facebook

arstechnica.com récupération des contacts

Spectrum.ieee.org Facebook connaît vos amis même s’il ne sont pas sur Facebook

Theguardian.com Facebook révèle des informations sensibles

Theguardian.com Le prix à payer de notre vie privée

Vox.com Les publicités basées sur vos emplacements

Spectrum.ieee.org Le stalking sur Facebook

ZDnet.com Facebook et votre réputation politique

Harvard.edu La personnalisation tronquée

Theguardian.com Facebook n’est as votre ami

Dw.com Facebook viole les lois allemandes

PCworld.com Les travers de Facebook

Vox.com Scan des messages privés

Forbes.com Anecdote grossesse révélée

Jasonlefkowitz.com La revente des informations privées

Techcrunch.com Les « like » cachés

theage.com.au Mastercard accède aux données de Facebook

Pcworld.idg.com.au Trois transactions suffisent à révéler votre identité

Theguardian.com PRISM

Propublica.org Les data brokers

Nextinpact.com Facebook viole le droit Européen

Lemonde.fr Les conditions d’utilisation de Facebook sont-elles illégales

blogdumoderateur.com Facebook vous espionne même si vous n’êtes pas inscrit

Framablog.org Facebook

Serveuramoi.ovh Quitter Facebook

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